Zoom sur le papillon monarque au Canada

Le papillon monarque compte parmi les espèces de papillons les plus reconnues au monde. Au Canada, cette espèce animale se trouve de l’Alberta à Terre-Neuve. Ses plus importantes aires de reproduction se situent dans les régions méridionales de l’Ontario et du Québec. Une faible portion de population de papillons monarques vit également dans la partie sud de la Colombie-Britannique. Zoom sur le papillon monarque au Canada !

Le monarque, au Canada, est un papillon aux ailes orange, ornées de nervures de couleur noire. Chaque aile est munie d’une bordure noire avec des points blancs alignés. Les ailes, dont l’envergure est de 93 à 105 cm, font de ce de papillon l’une des plus grandes espèces de papillons diurnes du Québec. Le mâle diffère de la femelle par les petites taches colorées en noir, situées sur les ailes postérieures. En outre, les bandes noires sur les ailes du mâle sont moins épaisses que celles de la femelle. Ses bandes jaunes, blanches et noires constituent les caractéristiques de la chenille du monarque. Les chenilles et les larves s’alimentent exclusivement d’asclépiade qui est l’unique plante sur laquelle les papillons monarques peuvent produire leurs œufs.

En période automnale, les papillons monarques du Québec entreprennent une migration vers le sud. Les adultes qui passent la période hivernale au Mexique se reproduisent à la saison printanière suivante et les femelles déposent leurs œufs sur l’asclépiade. Les monarques se déplacent vers le nord en suivant la pousse de cette plante pour arriver au Québec au mois de juin. En ce moment, les femelles produisent leurs œufs et les chenilles apparaissent trois à douze jours après. Elles mangent les feuilles  d’asclépiade pendant quinze jours.

La chenille est munie d’un filament noir composé de deux parties identiques. Une partie se trouve tout près de sa tête tandis qu’une autre à proximité du bout de son abdomen. Elle arrête de s’alimenter après avoir mué 5 fois. Elle pend par la suite sous une feuille et se métamorphose en une chrysalide de couleur verte. Au bout de quinze jours, l’adulte sort de celle-ci. Le papillon est en état de s’envoler une fois que ses ailes sont sèches et déployées.

Ces papillons se reproduisent au Québec. Les papillons appartenant à la génération suivante ou de l’autre, en fonction de la température, n’arrivent pas au stade de maturité sexuelle. Ils effectuent une migration vers le Mexique, où se situent leurs sites d’hivernages. La durée de repos hivernal continue jusqu’au mois de mars. Les femelles et les mâles achèvent alors leur maturation sexuelle et s’unissent pour la reproduction. Bon nombre de mâles s’éteignent tandis que la plupart des femelles prennent leur envol vers le nord. Ces dernières produisent leurs œufs sur les pousses printanières de l’asclépiade et meurent les unes après les autres.

Les papillons monarques effectuent la migration, pas comme la majorité des papillons. Au cours de la saison d’automne, les papillons monarques du Canada traversent une longue distance d’environ 4 000 kilomètres pour aller jusqu’au Mexique. La migration en période automnale des papillons monarques est un phénomène extraordinaire. Comme ils ne supportent pas les rudes conditions hivernales du Canada, ils se déplacent dans les forêts de sapins sacrés appelées autrement oyamels situées au centre du Mexique, pour y passer approximativement six mois. Tandis que la population de monarques de la région sud de la Colombie-Britannique émigre vers la zone côtière de la Californie.

En saison printanière, le monarque qui revient au Canada entreprend une migration multi générationnelle. Autrement dit, les générations de monarques qui retournent à la saison de printemps ne sont pas les mêmes que celles parties à l’automne. Dans certaines circonstances, ce sont les arrières-arrières-petits-enfants des papillons monarques de la précédente saison estivale qui parviennent au Canada.

La présence ou l’absence de monarques a une signification importante sur le développement des conditions environnementales. Cette espèce animale, comme bon nombre d’autres insectes, assure la pollinisation. En tant que pollinisateur, le papillon monarque transporte les pollens des fleurs. En 2023, le papillon monarque fait partie des espèces en péril du Canada. Il compte également parmi les patrimoines naturels communs entre le Mexique, les USA et le Canada. Dans toute l’Amérique du Nord, on se sert de ce papillon pour apprendre l’amour et la conservation de la nature ou encore pour enseigner la métamorphose et la biologie.

L’effectif de populations de monarques de l’Amérique septentrional connait une baisse importante au cours de ces dernières années. Et la survie de cette espèce est à craindre. Les facteurs suivants en sont les principales causes.

Au cours de la saison hivernale, beaucoup de monarques vivent dans de petites surfaces de la forêt de sapins oyamels, au cœur du Mexique. L’on reconnait cette petite région par sa vulnérabilité face aux maladies, aux conditions météorologiques extrêmes. Elle est également sujette aux risques de prédation et vulnérable aux incendies. Ce milieu géographique propre à la vie de cette espèce animale subit aussi des dégradations liées à l’exploitation forestière ou agricole ainsi qu’à l’éclaircissage des forêts.

Les modifications des conditions météorologiques sont les causes principales des changements climatiques sur le long terme. Celles-ci impactent négativement sur les papillons monarques. Les fréquents vents rapides qui soufflent en rafales, souvent accompagnés d’orage, sont susceptibles de réduire l’habitat forestier au Mexique. De plus, une intensification des étés et des printemps humides et frais aux États-Unis et au Canada diminue le taux de croissance de cette espèce animale.

L’usage croissant des herbicides et insecticides en Amérique du Nord s’associe au déclin de l’asclépiade. Cette utilisation engendre aussi la baisse en nombre des plantes, produisant le nectar, dont les papillons monarques ont besoin pour leur immigration en automne.

Habituellement, cette espèce animale pond ses œufs sur l’asclépiade. Cependant, par erreur, les femelles peuvent produire leurs œufs sur le Vincetoxicum rossicum (dompte-venin de Russie). Cette plante envahissante pousse dans le sud de l’Ontario et du Québec au Canada. Si les larves du papillon monarque ont éclos sur cette plante, elles n’ont aucune chance de vivre

Un autre papillon appartenant à la famille des Nymphalidae ont de la ressemblance au papillon monarque. L’on parle du vice-roi. Ce dernier se caractérise par le trait continu noir sur les nervures de ses ailes postérieures. Il se distingue aussi par un alignement de points noirs, qui est moins important que celui du papillon monarque. Ce dernier est plus grand que le vice-roi.