Pollinisation du bleuet au Canada : la magie des abeilles

Certaines abeilles comptent parmi les bons pollinisateurs, elles contribuent grandement au transfert du pollen. En conséquence, elles jouent sans aucun doute un rôle crucial dans la production des bleuets. Quelles sont ces espèces ? Et quels sont leurs rôles respectifs dans la pollinisation du bleuet au Canada ?

Tout d’abord, la pollinisation est un processus de fécondation des plantes femelles par le pollen venant des plantes de sexe opposé.

En ce qui concerne la pollinisation par l’abeille, cette espèce animale ramasse le pollen et le nectar de la fleur. Une portion du nectar se colle sur les poils de l’abeille au cours du transport jusqu’à une autre fleur. L’abeille, une fois posée sur l’autre fleur, dépose ce nectar sur son pistil ou stigmate. Pratiquement, pour s’alimenter, les abeilles procèdent au butinage des fleurs. Elles volent ainsi aux alentours de ces dernières et leurs ailes et leurs corps sont couverts de grains de pollen.

Certes, certaines espèces d’abeilles ne parviennent pas à prélever activement le pollen. Pourtant, elles peuvent tout de même contribuer au processus de pollinisation. En réalité, une abeille pollinisatrice qui n’est pas capable de prélever le pollen d’une fleur peut effectuer le ramassage du pollen laissé par une autre abeille ou un autre pollinisateur. Il peut assurer aussi son transport jusqu’à des plantes non apparentées. C’est pour cette raison que le rôle des diverses espèces d’abeilles dans l’acheminement du pollen entre les plantes et ses conséquences sur le rendement des cultures sont marquants.

Avant, les abeilles sauvages ou indigènes pouvaient satisfaire aux besoins liés à la pollinisation des bleuetières. Toutefois, compte tenu du développement des champs au fil du temps, il est incontournable de faire appel aux autres abeilles pour participer à la pollinisation. Ces espèces d’abeilles restent les pollinisateurs les plus importants des bleuets sauvages, mais de nos jours, elles sont habituellement soutenues par les abeilles élevées commercialement dans le processus de pollinisation. Elles disposent de mécanismes d’adaptation qui les rendent plus efficaces pour recueillir le suc des fleurs des bleuets sauvages et les polliniser. Les abeilles sauvages utilisent la pollinisation par « sonication ». Cette méthode consiste à créer la vibration des fleurs, pour libérer ainsi le pollen dans les sacs polliniques du bleuet.

Avec sa vision trichromatique, l’abeille est capable de saisir, par la perception, le trajet à suivre et les couleurs pour déterminer les zones, au cœur de la fleur, où le nectar est le plus abondant. Elle est également capable de sentir le parfum libéré par la fleur, percevoir les couleurs vives, et très sensible à l’ultraviolet.

L’on connait l’abeille comme le meilleur pollinisateur. En effet, une abeille est capable de recueillir en l’espace d’une heure le nectar et le pollen de 250 fleurs et sa seule patte a la capacité d’emmagasiner jusqu’à cinq cent mille grains de pollen.

Certes, il existe différentes espèces d’abeilles indigènes au sein des écosystèmes de bleuets sauvages. Cependant, les informations dans cet article mettent l’accent sur les trois principaux groupes : les bourdons, les andrènes et les halictes.

Principalement, les bourdons vivent en société et dans une colonie formée de 150 à 300 individus environ. Ils sont de très bons transporteurs du pollen du bleuet. Bien que les bourdons appartiennent à la famille des abeilles sauvages, ils ne sont pas tous offensifs. On les reconnait par leur silhouette velue et trapue. Ils vrombissent au cours de leur vol.

Lorsque les bourdons sont à l’œuvre, ils ne visitent que quelques fleurs pour récolter le pollen avant leur déplacement d’un clone à un autre. Ils disposent de gros corps qui les aident à déplacer facilement le pollen d’une fleur vers une autre.

Pour polliniser, ils utilisent la méthode de pollinisation par vibration pour obtenir ainsi un meilleur dépôt de pollen. Le processus consiste à prélever le pollen des fleurs tubulaires, car dans le cas contraire, les abeilles n’y ont pas accès. Pratiquement, les bourdons attrapent les fleurs et battent leurs ailes. Et le mouvement vibration qui en résulte soustrait les spores de pollen.

En termes de pollinisation, les utilités du bourdon sont nettement appréciables. Il effectue plus rapidement, son déplacement d’une fleur à l’autre. De plus, par rapport à l’abeille domestique, le bourdon génère un excellent pourcentage de mise à fruit ainsi qu’une quantité plus élevée de grosses graines par bleuet. Le bourdon peut agir à des températures plus fraîches et est capable aussi de travailler sous une averse moins importante. Compte tenu de son efficacité, il est possible d’utiliser un moins grand nombre de bourdons qu’une autre espèce d’abeille pour obtenir le même résultat.

Les andrènes s’appellent autrement abeilles fouisseuses ou abeilles mineuses. Ils nichent dans la terre et contribuent au transport du pollen des bleuets sauvages pour aboutir à leur pollinisation. Les andrènes sont simplement moins grands que les bourdons. Cependant, ils sont capables de s’infiltrer dans la fleur de bleuet et d’acheminer davantage de pollen par unité de taille corporelle. En termes de nombre et d’efficacité, les andrènes sont des précieux pollinisateurs du bleuet sauvage. Les andrènes recueillent le pollen sur leurs pattes arrière grâce au flocculi, un ensemble de poils qui forment une boucle située sur la base des pattes postérieures. Ils utilisent la méthode de pollinisation par vibration et compte parmi les bons pollinisateurs du bleuet en corymbe.

Les mâles d’andrènes apparaissent peu de temps avant les femelles au printemps. À partir du moment où les deux sexes sortent et procèdent à l’accouplement, la femelle butine et tâche de trouver un nid pour produire ses œufs et faire vivre sa progéniture.

Les halictes nichent dans le sol. Leur taille peut mesurer jusqu’à 11 mm. Certaines se colorent en vert brillant, tandis que d’autres sont de couleur métallique et portent des rayures. Les halictes sont de bons pollinisateurs de bleuets et certains types utilisent la méthode de pollinisation par vibration lorsqu’ils sont en œuvre. On les appelle souvent abeilles de la sueur parce que certains types d’halictes sont attirés par la sudation humaine engendrée par le temps chaud de la période estivale. Les petites peuvent atterrir sur vous et sucer votre sueur.